ETYMOLOGIE :
Origine du nom
Les Grecs de Rhodes s’installent
et donnent leur nom au Rhône (Rhodano).
Cette région baptisée
« la Côte du Rhône » tire
son nom de la proximité du fleuve.
HISTOIRE :
Voir aussi : Histoire
de la vallée du Rhône
Au milieu du VIIIe siècle avant
notre ère, les Grecs de Rhodes s’installent
sur la côte méditerranéenne
de ce qui n’est pas encore la Gaule. Ils donnent
leur nom au Rhône (Rhodano) et fondent les
cités d’Hérakléa (Saint-Gilles-du-Gard)
et de Rhodanousia (en face d’Arles).
Les premiers plants de vigne en Vallée
du Rhône sont probablement apportés
par des colons grecs, 600 ans avant Jésus-Christ.
A la demande des marchands grecs,
les Romains débarquent dans le pays
afin de le sécuriser. Ils y tracent des routes,
édifient de nombreux ouvrages d’art,
créent des villes et d’immenses domaines
agricoles qui sont à l’origine de l’introduction
de la culture de la vigne et de la production de
vin en Vallée du Rhône. Les légionnaires
romains plantent la vigne en privilégiant
les
coteaux parfois très pentus, avec des cépages
locaux particulièrement adaptés aux
conditions climatiques. La proximité du Rhône
assure aux vins un bon débouché commercial.
La présence de la vigne dans
la région de Cairanne est attestée
dès l’époque romaine où
des fouilles ont révélées la
présence d’amphore et de statuettes
bachiques.
Dans la partie septentrionale, le
développement vitivinicole est le fait des
Allobroges qui donnent naissance au vignoble de
Vienne, sur les deux rives du Rhône, dès
le Ier siècle avant Jésus-Christ.
Au Ième siècle
PLINE L’ANCIEN rapporte, dans
son « Histoire Naturelle », que les
Allobroges font, de la réputation de leur,
vin une affaire d’honneur. Ce « vinum
picatum », produit grâce à un
vignoble installé jusqu’au sud de Valence,
est ainsi considéré comme l’ancêtre
des vins de la partie septentrionale des «
Côtes du Rhône ».
La vigne, les savoir-faire culturaux,
prennent pied progressivement sur l’ensemble
de la Vallée du Rhône, formant une
continuité territoriale et mettant en place
une communauté partageant le même patrimoine
dont la notoriété ne cesse de croître.
PLINE loue la qualité des vins issus des
nombreux coteaux qui bordent l’Ouvèze
(Violès, Rasteau, Roaix, Vaison-la-Romaine,
Séguret, Sablet, Beaumes-de-Venise, Gigondas,
…) sur le territoire des Voconces.
92
L’édit de l'empereur romain Domitien,
en 92, interdisait la plantation de nouvelles vignes
hors d’Italie ; il fit arracher partiellement
les vignes en Bourgogne afin d’éviter
la concurrence.
Au IIIème siècle
280
Probus annula l'édit de Dominitien en 280.
Au XIIème siècle
Au XIIe siècle, le vignoble
de Cairanne se développe sous l’impulsion
des Templiers, puis des Hospitaliers.
Au XIVème siècle
1317
Jean XXII le pontife fait planter, par des vignerons
venus de Cahors, le premier vignoble pontifical.
On dit que c’est encore l’amour du bon
vin qui décide sa Sainteté, en 1317,
à acquérir auprès de Jean II,
Dauphin du Viennois, le terroir et la ville de Valréas.
Cet achat est conclu le 13 août 1317 pour
16 000 livres parisis que Jean XXII va récupérer
par imposition sur les villes et les villages du
Comtat Venaissin.
1325
Jean XXII achète à Giraud Amic de
Sabran son vignoble de Séoule (aujourd’hui
Sylla), sur le terroir de Saint-Saturnin-lès-Apt,
le 20 septembre 1325.
1326
Le nom de Plan de Dieu (Plan Dei) est attesté
pour la première fois le 18 septembre 1326
dans la rédaction d'un acte réglant
entre les habitants de Camaret et de Travaillan
les limites de leurs vignes et patûrages
Au XVème siècle
1615
Etablie au XVème siècle sur les limites
de l’ancien diocèse civil d’Uzès,
cette région, baptisée « la
Côte du Rhône », tire son nom
de la proximité du fleuve. Au sein de ce
vignoble, où la vigne pousse sur des pentes
bien exposées, à l’exclusion
des plaines et de toute situation pouvant recevoir
des céréales, sont appliquées,
dès 1615, des restrictions de plantation
pour préserver la qualité. Chaque
année, un « ban des vendanges »
est fixé afin de ne pas récolter de
raisins qui ne soient pas mûrs.
Au XVIIIème siècle
1722
Dans le registre des délibérations
de la commune de Cairanne, la décision du
9 septembre 1722 qui impose un ban des vendanges.
1737
En 1737, un arrêt du Conseil d’Etat
prescrit l’apposition des trois lettres «
CDR », signifiant « Côte du Rhône
», et la mention du millésime sur le
fond des tonneaux pour une dizaine de communes (Roquemaure,
Tavel, Lirac, Saint-Laurent-des-Arbres, Saint-Génies-de-Comolas,
Orsan, Chusclan, Codolet …). L’objectif
étant, selon les termes de l’arrêt,
de mettre un terme aux « abus qui peuvent
se
commettre en faisant passer les vins des mauvais
crus pour ceux de bon cru de Roquemaure et des paroisses
voisines ».
1766
En 1766, une délibération du Conseil
de Ville de Cairanne ordonna que désormais
: « Les aubergistes et cabaretiers ne pourront
vendre aux particuliers que du vin du lieu et en
bouteilles cachetées. Les messieurs de la
police sont chargés de mettre le sceau aux
dites bouteilles et les vendeurs devront justifier
l'origine de leur vin ».
Au XIXème siècle
1806
En 1806, dans son « Mémoire sur les
vins de la Côte du Rhône », JB.
DUBOIS énumère les nombreux cépages
utilisés par les producteurs pour élaborer
les vins rouges et les vins blancs. Il écrit
que « la principale variété
est le plant de Granache. Elle donne la plus belle
couleur au vin, qui acquiert un parfum, une finesse
et un moelleux très remarquables. ».
1850
vers 1850, il y eut une forte demande de vin blanc.
Celui-ci était consommé « bourru
» sur les places de Saint-Étienne et
Lyon.
1864
En 1864, l’agronome Jules GUYOT, chargé,
par NAPOLEON III, d’élaborer un rapport
sur l’état et l’avenir de la
vigne en France, fait référence aux
« Côtes du Rhône » (au pluriel)
pour décrire le vignoble allant de Saint-Gilles
à Tournon, en passant par Beaucaire.
1881
Dès 1881, les vignerons se mobilisent pour
reconstruire le vignoble ravagé par la crise
phylloxérique.
1890
les premiers syndicats naissent et notamment le
syndicat agricole de Tain-l’Hermitage (1890).
Au XXème siècle
1905
Création de la réprésion des
fraudes en 1905 avec la définition de la
notion de « Tromperie sur la marchandise »,
Loi du 1 août 1905 .
Quiconque, qu'il soit ou non
partie au contrat, aura trompé ou tenté
de tromper le contractant, par quelque moyen ou
procédé que ce soit, même par
l'intermédiaire d'un tiers :
- soit sur la nature, l'espèce, l'origine,
les qualités substantielles, la composition
ou la teneur en principes utiles de toutes marchandises
;
- soit sur la quantité des choses ou sur
leur identité par la livraison d'une marchandise
autre que la chose déterminée qui
a fait l'objet du contrat ;
- soit sur l'aptitude à l'emploi, les risques
inhérents à l'utilisation du produit,
les contrôles effectués, les modes
d'emploi ou les précautions à prendre,
Sera puni d'un emprisonnement de trois mois au moins,
deux ans au plus et d'une amende de 1.000 F au moins,
250.000 F au plus ou de l'une de ces deux peines
seulement.
1937
L'appellation d'origine contrôlée «
Côtes du Rhône » est reconnue
par le décret du 19 novembre 1937, pour les
vins rouges, rosés ou blancs .
La commune de Cairanne figure dans la zone géographique
de l’appellation d’origine contrôlée
« Côtes du Rhône » reconnue
par le décret du 19 novembre 1937.
1953
La législation ayant changé, le 24
novembre 1953, à la demande de l'INAO, plusieurs
arrêtés ministériels furent
pris reconnaissant à des villages de la Drôme,
du Gard et du Vaucluse, le droit d'utiliser sur
leurs étiquettes l'expression « côtes-du-rhône
» suivie du nom de leur commune. Il s'agissait
de Chusclan pour cinq communes, de Laudun, pour
trois, de Cairanne et de Gigondas.
1966
par le décret du 2 novembre 1966, la possibilité
d’associer au nom de l’appellation d’origine
contrôlée « Côtes du Rhône
Villages », le nom de 13 communes :
Rochegude, Saint-Maurice-sur-Aygues, Vinsobres,
pour la Drôme ; Laudun et Chusclan, pour le
Gard ; Cairanne, Gigondas, Rasteau, Roaix, Séguret,
Vacqueyras, Valréas et Visan, pour le Vaucluse.
1967
Le Décret du 25 août 1967 donne à
ces productions la possibilité de se présenter
sous l'A.O.C. Côtes du Rhône Villages.
En 1967, avait été officialisée
l'AOC régionale côtes-du-rhône
villages. Elle concernait alors les meilleures parcelles
des terroirs de soixante-quatorze communes
1971
La Fête tournante des côtes-du-rhône
villages fut créée, en 1971 à
Vacqueyras par Maurice Seignour, maire du village
et président national des courtiers en vin.
Le principe adopté fut que chaque année
une commune de l'AOC côtes-du-rhône
villages accueillerait cette manifestation.
1974
Les vins ne peuvent être mis en circulation
avec une AOC sans un certificat délivré
par l'institut national des appellations d'origine
selon les dispositions du décret susvisé
n° 74-871 du 19 octobre 1974 relatif aux examens
analytique et organoleptique des vins à appellation
d'origine contrôlée.
Au XXIème siècle
jusqu'à la
récolte 2004, l'appellation d'origine contrôlée
" Côtes du Rhône Villages "
avait le droit aux les vins répondant aux
conditions d'encépagement suivantes :
Vins rouges: |
grenache noir, dans la proportion
maximum de 65 % de l'encépagement ;
syrah, mourvèdre et cinsaut, dans la
proportion minimum de 25 % de l'encépagement.
Toutefois, sont admis dans la proportion maximum
de 10 % de l'encépagement tous les autres
cépages rouges ouvrant droit à
l'appellation d'origine contrôlée
" Côtes du Rhône " en
vertu de la réglementation en vigueur |
Vins rosés : |
grenache noir, dans la proportion maximum
de 60 % de l'encépagement ;
camarèse et cinsaut, dans la proportion
minimum de 15 % de l'encépagement ;
carignan, dans la proportion maximum de 15 %
de l'encépagement.
Toutefois, sont admis dans la proportion maximum
de 10 % de l'encépagement tous les autres
cépages ouvrant droit à l'appellation
d'origine contrôlée " Côtes
du Rhône " en vertu de la réglementation
en vigueur ; |
Vins blancs: |
clairette, roussanne, bourboulenc, dans
la proportion minimum de 80 % de l'encépagement
;
grenache blanc, dans la proportion maximum de
10 % de l'encépagement.
Toutefois, sont admis dans la proportion maximum
de 10 % de l'encépagement tous les autres
cépages blancs ouvrant droit à
l'appellation d'origine contrôlée
" Côtes du Rhône " en
vertu de la réglementation en vigueur. |
2009
Depuis le 1er Août 2009, l'Union Européenne
met en place des réglements viniviticole.
Les syndicats de vignerons travaillent sur des cahiers
des charges pour faire valoir leur AOC Française.
La désacoolisation est autorisé, l'utilisation
de copeaux , ...
Etiquetage :
- L’année de récolte, Millésime
:
Il s’agit de l’année à
laquelle ont été récoltés
au moins 85% des raisins utilisés.
- Cépage :
Il s’agit au moins de 85% des raisins utilisés.
2011
Cahier des charges de l'AOC «
Côtes du Rhône Villages »
le décret n° 2011-1351 du 24 octobre
2011, JORF du 26 octobre 2011 |
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2012
Décret n° 2012-655
du 4 mai 2012 relatif à l'étiquetage
et à la traçabilité des
produits vitivinicoles et à certaines
pratiques œnologiques, JORF n°0107
du 6 mai 2012 |
 |
Les règles pour le « vin biologique
» sont applicables à partir du 1er
août 2012 .
Les vins issus de raisins de la vendange 2011 et
qui auront été vinifiés conformément
à la réglementation qui vient d'être
votée pourront adopter le terme vin biologique
et le logo bio de l'UE à partir du 1er août
2012.
Cahier des charges de l'AOC «
Côtes du Rhône Villages »
modifié par le décret n°2012-1215
du 30 octobre 2012,
publié au JORF du 1er novembre 2012
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2013
Le vignoble de Cairanne représente, en 2013,
plus de 900 hectares, et la commercialisation des
vins est assurée à 80% en bouteilles.
2014
Les vins sont issus exclusivement des vignes situées
dans l’aire parcellaire de production telle
qu’approuvée par l'Institut national
de l'origine et de la qualité lors de la
séance du comité national compétent
du 6 novembre 2014.
2016
L'INAO vient de valider, à l'occasion
du Comité national du mercredi 10 février
2016, le passage du Côtes-du-Rhône villages
« Cairanne » en AOC « Cairanne
». Les vignerons de l'appellation avaient
en effet entamé des démarches dans
ce sens auprès de l'INAO depuis 2008.
Cahier des charges de l’AOC
« CAIRANNE »
homologué par arrêté du
20 juin 2016, JORF du 29 juin 2016 |
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Ce changement d'appellation a d'abord nécessité
une nouvelle délimitation des surfaces de
l'aire de l'appellation, revue à la baisse
de 19% : de 1350 hectares, celle-ci mesure désormais
1088 hectares. Les quelques 300 hectares restants
resteront en appellation « Côtes du
Rhône villages », mais sans mention
du village.
le dosage des sulfites, fixé à 100
mg/L de SO2 total pour les vins rouges et à
150 mg/L de SO2 pour les vins blancs.
Les rendements ont également été
rabaissés de 3 hl/ha, fixés à
38hl/ha pour les rouges et à 41hl/ha pour
les blancs.
Le passage en AOC Cairanne est rétroactif
à partir de la récolte 2015.
Le vin blanc représente 5% de la production
globale de Cairanne.
2020
Les vins blancs, jusqu’à la récolte
2020 incluse, proviennent de l’assemblage
de raisins ou de vins dont la proportion de l’ensemble
des 3 cépages principaux est supérieure
ou égale à 70 %.
Voir aussi : Histoire
de la vallée du Rhône
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