La plupart des écrits concordent pour dater l’installation
de la vigne par le couloir Rhodanien et dans les vallées proches
au moment de la conquête Romaine c'est-à-dire au cours
du IIème siècle avant JC.
A cette époque, l’actuelle frange méridionale
du département de la Drôme appartient au territoire des
Voconces, peuple gaulois dont les principales cités sont chronologiquement
Luc-en-Diois (Lucus Augusti ) puis Die (Dea Augusta Vocontiorum ).
A partir du Ier siècle après JC, des traces
écrites corroborent l’existence de vin dans le Diois.
En outre, PLINE L’ANCIEN (77 après JC) offre dans son
« Histoire Naturelle » une preuve historique de premier
choix sur l’existence de deux vins réputés produits
dans ce pays de Voconces : un vin doux (vinum dulce) issu d’un
cépage récolté tardivement et un vin pétillant
(aigleucos), dont on arrêtait la fermentation en plongeant les
dolia (jarres de vin) dans l’eau froide, jusqu’à
l’hiver.
Les cépages antiques, cités par PLINE L’ANCIEN
comme particulièrement adaptés à l’obtention
de vins doux (helvennaca et diachytos) ont disparu.
Au IIIème Siècle
L’histoire a même retenu un sacrifice taurobolique
en l’honneur de Liber Pater (dieu
assimilé à Bacchus) et de l’empereur PHILIPPE
célébré le 2 des Calendes d’octobre (30
septembre 245), à Die, par les prêtres de Valence, d’Orange,
d’Alba et de Die.
D’autres preuves de l’antériorité
de la culture de la vigne et du vin abondent aussi sous forme de vestiges
archéologiques. Citons notamment, une frise de la porte Saint-Marcel
à Die (IIIème siècle après JC) représentant
le culte de Liber Pater, un couvercle de sarcophage provenant de Die
figurant des Amours vendangeurs (IIIème siècle), un
fragment de marbre blanc portant une sculpture en haut relief d’un
pied de vigne avec grappes et vendangeur, un bas relief de sarcophage
chrétien avec des vendangeurs, des dolia provenant d’un
cellier d’une villa Augustéenne découverte à
Pontaix, …
Au XIIème Siècle
Au XIIème et XIIIème siècle, le
vin du diois apparaît sur plusieurs chartes qui ont trait au
droit de banvin (impôt payé au seigneur pour pouvoir
vendre du vin sur ses terres). La plupart des chartes de la même
époque font par ailleurs couramment état de transactions
de vignes sur Die et ses environs.
Au XVème Siècle
entre le XVème siècle et le XVIIIème
siècle, le vin mousseux est essentiellement consommée
sur place ou dans les montagnes proches (Diois, Dévoluy, Trièves,
Vercors).
Au XVIème Siècle
1577
On trouve au XVIème siècle un vin Claret et un vin Blanc,
l’évêque Jean de MONTLUC recevant en 1577 deux
tonneaux de ces vins.
1595
la viticulture devient omniprésente comme en témoigne
le parcellaire de Die dressé en 1595 qui révèle
l’existence de vignes dans dix-sept quartiers sur les dix-neuf
que compte la ville.
Au XVIIème Siècle
1629
Le 4 Mai 1629, les Diois offrent au roi LOUIS XIII, de passage dans
la ville, deux charges de vin Muscat fournies par Jacques RICHARD.
Au XVIIIème Siècle
1748
Il faut attendre le XVIIIème siècle pour que le terme
« Clerete » associé à l’origine géographique
(de Die) apparaisse explicitement (Correspondance du notaire ACCARIAS
de Châtillon-en-Diois - 1748).
un texte de 1748 rapportant une requête d’un client faisant
sa commande de vin depuis Mens (commune du Trièves) :
« …Comme je sais que la Clerete de Die, surtout la bonne,
est toujours arrêtée d’avance ».
1781
En 1781, FAUJAS DE SAINT-FONDS écrit dans son ouvrage intitulé
« Histoire Naturelle de la Province du Dauphiné »
: « il existe encore dans cette province des vins qui ont de
la réputation, tel le vin mousseux de Die… »
Au XIXème Siècle
Avant l’arrivée du phylloxéra, les
cépages caractéristiques plantés dans le diois
sont la Funate et le Paugayen pour les vins rouges, les cépages
clairette B et muscat à petits grains B pour les vins blancs.
1825
A partir de 1825, un négociant (maison JOUBERT et BERNARD),
installé à Die, joint au commerce de son père
(peaux tannées), la vente des vins de sa propriété
et de ceux achetés à des vignerons. La diffusion des
vins se fait d’abord aux alentours, dans la ville de Die, puis
s’organise pour alimenter les communes du Diois.
1850 (vers)
L’extension du vignoble s’est poursuivie pour atteindre
son apogée au milieu du XIXème siècle avec une
surface du vignoble évaluée à 6000 hectares.
1863
La crise phylloxérique bouleverse, comme ailleurs, l’encépagement
et participe au développement des hybrides producteurs directs
américains (Clinton, Othello) tout en favorisant l’arrivée
de plants greffés, en provenance d’autres régions
viticoles (Midi, Bourgogne). Nonobstant l’élimination
obligatoire des hybrides, beaucoup de cépages
autochtones (Funate, Paugayen) sont abandonnés à cause
de leur sensibilité à la coulure ou à l’oidium,
et ceux en provenance d’autres régions (grenache N, alicante-bouschet,
aramon N, carignan N, grandnoir N,...) subissent, pour la plupart,
le même sort en raison de problèmes qualitatifs ou d’inadaptation
au climat.
1870
A partir de 1870, la crise phylloxérique ampute 80% du vignoble,
seuls 1000 hectares environ subsistent. A cette époque, de
nombreuses vignes quittent les coteaux laissant les terrasses abandonnées.
1884
Comme en de nombreux autres vignobles, ces difficultés sont
à l’origine des premiers regroupements de vignerons au
travers du syndicat pour la destruction du phylloxéra, en 1884.
1885
Il faut attendre le désenclavement de la vallée de la
Drome, grâce notamment à l’inauguration de la voie
ferrée reliant Die à la grande ligne Paris-Marseille,
en 1885, pour que cette production vinicole originale soit reconnue
au-delà des régions proches, sur le plan national.
Au XXème Siècle
1905
Création de la réprésion des fraudes en 1905
avec la définition de la notion de « Tromperie sur la
marchandise », Loi du 1 août 1905 .
Quiconque, qu'il soit ou non partie au contrat,
aura trompé ou tenté de tromper le contractant, par
quelque moyen ou procédé que ce soit, même par
l'intermédiaire d'un tiers :
- soit sur la nature, l'espèce, l'origine, les qualités
substantielles, la composition ou la teneur en principes utiles de
toutes marchandises ;
- soit sur la quantité des choses ou sur leur identité
par la livraison d'une marchandise autre que la chose déterminée
qui a fait l'objet du contrat ;
- soit sur l'aptitude à l'emploi, les risques inhérents
à l'utilisation du produit, les contrôles effectués,
les modes d'emploi ou les précautions à prendre,
Sera puni d'un emprisonnement de trois mois au moins, deux ans au
plus et d'une amende de 1.000 F au moins, 250.000 F au plus ou de
l'une de ces deux peines seulement.
1908
L’année 1908 marque la naissance du syndicat pour la
défense de la « Clairette de Die ».
1910
La reconnaissance en appellation d’origine réglementée
intervient en 1910 (décret du 21 Avril 1910) avec une première
délimitation réalisée sur 41 communes. A cette
époque le terme « Clairette de Die » désigne
l’ensemble des vins blancs produits dans ce secteur sans distinction
de cépages dénommés alors « Clairette »
et « Clairette Muscat » ou de type de vinification (en
vin tranquille ou mousseux).
1924
A. LACROIX écrit en 1924 dans son ouvrage intitulé «
A travers l’histoire des cantons de Crest et Châtillon
» : « Sur le flanc occidental du massif de rochers qui
occupe presque en entier cette station, le soleil mûrit le raisin
d’un vin blanc mousseux fort agréable connu sous le nom
de vin de Barsac ».
1942
En 1942, la « Clairette de Die » est reconnue en appellation
d’origine contrôlée. Cette étape va accélérer
le développement de la viticulture et cristalliser la communauté
humaine autour d’un produit.
1950
L’année 1950 voit naître la cave coopérative
de Die qui jouera un rôle moteur dans le développement
économique de la région et dans la diffusion de la renommée
des vins du Diois.
1974
Les vins ne peuvent être mis en circulation avec une AOC sans
un certificat délivré par l'institut national des appellations
d'origine selon les dispositions du décret susvisé n°
74-871 du 19 octobre 1974 relatif aux examens analytique et organoleptique
des vins à appellation d'origine contrôlée.
1985
l’aire parcellaire de production telle qu’approuvée
par l’Institut national de l’origine et de la qualité
lors de la séance du comité national compétent
du 6 novembre 1985.
1993
L’appellation d’origine contrôlée «
Coteaux de Die » est initialement reconnue
par le décret du 26 mars 1993
Au XXème Siècle
2002
l’aire parcellaire de production telle qu’approuvée
par l’Institut national de l’origine et de la qualité
lors de la séance du comité national compétent
des 5 et 6 juin 2002.
2006
l’aire parcellaire de production telle qu’approuvée
par l’Institut national de l’origine et de la qualité
lors de la séance du comité national compétent
des 8 et 9 novembre 2006..
2009
Depuis le 1er Août 2009, l'Union Européenne
met en place des réglements viniviticole. Les syndicats de
vignerons travaillent sur des cahiers des charges pour faire valoir
leur AOC Française.
La désacoolisation est autorisé, l'utilisation de copeaux
, ...
Etiquetage :
- L’année de récolte, Millésime :
Il s’agit de l’année à laquelle ont été
récoltés au moins 85% des raisins utilisés.
- Cépage :
Il s’agit au moins de 85% des raisins utilisés.
En 2009, la cave coopérative de Die et 6 producteurs
indépendants élaborent une production confidentielle
d’environ 150 hectolitres.
2011
|
Cahier des charges de l'appellation d'origine contrôlée
« Coteaux de Die »
homologué par le décret n° 2011-1157 du 22 septembre
2011,
JORF du 24 septembre 2011 |
2012
|
Décret n° 2012-655 du 4 mai 2012 relatif
à l'étiquetage et à la traçabilité
des produits vitivinicoles et à certaines pratiques œnologiques,
JORF n°0107 du 6 mai 2012 |
Les règles pour le « vin biologique » sont applicables
à partir du 1er août 2012 .
Les vins issus de raisins de la vendange 2011 et qui auront été
vinifiés conformément à la réglementation
qui vient d'être votée pourront adopter le terme vin
biologique et le logo bio de l'UE à partir du 1er août
2012.
2013
l’aire parcellaire de production telle qu’approuvée
par l’Institut national de l’origine et de la qualité
lors de la séance du comité national compétent
du 26 juin 2013.
|
Cahier des charges de l'appellation d'origine contrôlée
« Coteaux de Die »
modifié par décret n° 2013-904 du 9 octobre
2013,
publié au JORF du 11 octobre 2013 |
2019
AOC depuis 1993, c’est l’appellation la plus confidentielle de la Vallée de la Drôme avec sa surface d’1,5 hectare et une production annuelle de 72,5 hectolitres.
2020
Les vignerons du Diois ont élu Franck Monge à la présidence de l’ODG, qui regroupe les AOC Clairette de Die, Crémant de Die, Coteaux de Die et Châtillon en Diois.
Les vendanges démarrent le 27 août 2020, dans le Diois.
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